jeudi 1 août 2013

De Rouiba et Heuraoua


L’ex mas des Mercadal

Aux confins de Rouiba, à l’entrée de ce petit bourg des Heuraouas, un long chemin, naguère piste, marque la limite entre les deux localités. C’est la propriété de Mercadal, surnommé « Guillaume » par les arabes. C’est aussi le charme d’un mas typiquement provençal qui se détache au loin sur un fond paysager. Sur la photo, on y distingue la façade principale de cette maison de maitre. Les deux bâtisses à la droite de celle-ci, mal érigées, ont été nouvellement ajoutées.
Un merveilleux cadre de vie bucolique qui ne va pas sans rappeler « Le Mas Théotime » d’Henri Bosco.



Une belle et vieille allée d’eucalyptus borde l’entrée de cette maison de campagne. Elle portera l’appellation de « Haouch » des eucalyptus ou enclos des eucalyptus, par les arabes, en raison de cette longue étendue d’arbres prolifique en cet endroit. Il deviendra peu-après un « petit » hameau. On aurait dit un paysage anglais en période hivernale.



Une riche variété d’arbres aux feuillages abondants et odorants, qui croît dans les régions tropicales. Elle est constituée d’un tronc qui peut atteindre 4 m de circonférence et d’une tige mère « colossale » aux ramifications tentaculaires qui dépassent ou avoisinent une hauteur de 30 mètres.



Vidés de leurs boyaux intestinaux par les rongeurs et les insectivores, livrés à toutes sortes de maladies (lignicoles, mycortisés…) privés de soins végétatifs, tailladés, mutilés par la bêtise humaine, meurtris…les merveilleux arbres de Mercadal porteront à jamais les stigmates de la douleur.



La nature de l’arbre (peupliers, platanes, palmiers, eucalyptus ; pins…) l’étendue de la plantation vis-à-vis de la propriété, et le type de construction nous renseignent sur le rang social du maître des lieux.




Le chant du coq au petit matin, le caquet des poulets, les œufs qu’on ramasse chaque jour pour les mettre dans ce panier métallique en forme d’une cage arrondie, la furie des chevaux enfermés dans l’enclos, les cochons qui pataugent dans la boue…




….L’éclosion des fleurs et des coquelicots, le parfum ivre des herbes sauvages, l’odeur des pins, des eucalyptus et des épis recourbés, la chaleur du foyer et de la cheminée murale…

 


…le coassement des grenouilles qui invitent les adolescents(es) enlacés derrière les broussailles à rentrer au plus vite au bercail, sous peine d’être réprimandés. L’écume mousseuse et blanchâtre des vaches grasses qui vous coupe l’appétit. Le stridule des cigales qui appelle les couples à éteindre les quinquets et à se rechercher mutuellement au lit à la faveur de la douce clarté du clair de lune.
Cette fois c’est l’image de Delphine, Marinette et le jars ou les merveilleux « contes du chat perché » de Marcel Aymé qui resurgissent de nouveau…



L’ex cave vinicole de Tonny
Non loin de là, l’ex cave vinicole de Tonny et de ses … c’est ici, à l’intérieur de cette cave que furent emmagasinés les vins en fûts, les barriques et les hottes des vendanges.
Des grappes de raisins toutes dorées au soleil rouibéen et qui , une fois pressurées attendent l'instant suprême d’être jetées dans la cuve.
On évoquera toujours la bonne cuvée des années 40 sur une terre bénie de dieu.



On parlera cette fois de Torres et de son bel habit ecclésiastique et de ses …, de Perschey le beau –fils de ce dernier qui habitait tout prés d’ici. De Michel Mangletta. De Billot, de Deccailly, de Mercadal et de leurs … et de Durroughs dont les ex terres furent exploitées par Bichotte, ex maire de Rouiba.



De vieux murs qui, marqués par les sanglantes années de braise, témoignent encore de la longue odyssée du vin à Rouiba. Un vin qui ne tardera pas à rendre l’âme quelques années plus tard. Observons, par ailleurs l’impatience grandissante de ce jeune écolier face au retard généré par le transport public qui devrait normalement être là pour le déposer à l’école.
Au loin, à la gauche de la photo, on aperçoit les tours d’un ensemble érigées par une entreprise chinoise sur les terres d’Anglade. A côté de celles-ci un pâté de maisons ou les Heuraouas.



De l’autre côté de ce chemin, dans le sens inverse cette fois, on remarque une légère partie du mur de l’ex cave de Tonny, la demeure de ce dernier, mitoyenne à celle-ci, n’apparait pas sur la photo. Une vie campagnarde qui aurait sans doute inspiré les lurons de « la guerre des boutons » de Louis Pergaud à trouver refuge dans ses buissons, ses orties, et ses broussailles.



L’ex château Lassallas

On aperçoit au loin l’ex château Lassallas, vieux fabricant de futailles, dont les ateliers se trouvaient au … rue de Lyon. Il sera occupé par Mme Pradel jusqu’à l’année 1963, ensuite par les Deligny, un couple de coopérant technique qui mettra fin à son séjour à la fin de l’année 1976… 



A regarder de très près ce château, on a l’impression que la façade principale réapparaît à chaque clic, et aux quatre cotés de la prise de vue et dans toute sa splendeur. On note également la défectuosité relevée lors du zoom du portable et ce en raison de la distance focale très éloignée de l’objet. « J’ai vu l’Orient dans son écrin » disait Adamo.
Mérite la palme d’or du plus vieux et du plus beau château de toute la région.



Le Ruisseau de mes rêves

Le mur latéral de l'ex Maison RICARD.

Derrière les grilles métalliques, tout à fait, à la droite de la photo, on voit apparaître sur les hauteurs un joli pavillon. Ce sont les ex Laboratoires Delalande.
"Coquelicot sur un rocher" fredonnait en ces années 60 Adamo.Il est dit qu'ils seront épargnés par le coup de balai.


Le mur latéral de l'ex Maison RICARD.

On distingue une pancarte qui porte l'inscription "propriété préfectorale". Dissimulées derrière les grilles métalliques, un pâté de maisons qui seront à leur tour ......c'est une partie de Kouba - Rue Ampère- qui ..... "sans un adieu..." disait en ce temps là Richard Anthony. Face à ces grilles, de l'autre coté de la chaussée, la demeure des Rahab et des Boukhoubza (l'année 68)


Le mur d'enceinte de la cour de l'ex Maison RICARD.

Elle passera au début de l'année 1965 sous la houlette du Ministère du Tourisme et porte à ce jour les caractères suivants : IMPRIMERIE DU TOURISME. Naguère un long grillage offrait une belle vue sur l’intérieur de la cour. En face, de l'autre coté de la chaussée un petit local où le vieux Yahia et son fils Moh s'adonnaient à la réparation de vélos et vélomoteurs. A l’étage supérieur, la propriété des Bouznad. Au rez-de-chaussée, l'ex cercle de l'O.M.R . (année 68)


Le mur d'enceinte de la cour de l'ex Maison RICARD.

Elle passera au début de l'année 1965 sous la houlette du Ministère du Tourisme et porte à ce jour les caractères suivants : IMPRIMERIE DU TOURISME. Naguère un long grillage offrait une belle vue sur l’intérieur de la cour. En face, de l'autre coté de la chaussée! un petit local où le vieux Yahia et son fils Moh s'adonnaient à la réparation de vélos et vélomoteurs. A l’étage supérieur, la propriété des Bouznad. Au rez-de-chaussée, l'ex cercle de l'O.M.R . (année 68)


L'ex Maison RICARD.

On remarque sur la photo une bonne partie du mur et du portail de l'ex maison RICARD. Une belle végétation luxuriante qui ne cesse de croître, comme pour demander de l'aide. C'est la Maison RICARD qui nous quittera dans quelques mois. "ne me quitte pas ...ne me quitte pas ..." disait Jacques Brel.


La porte d'entrée de l'ex Maison RICARD.

Qu'elle est belle , très belle , debout et sereine . Parée de ses plus belles couleurs bleu roi et toujours fidèle comme l'atteste cet étendard jaune flottant, la Maison RICARD attend paisiblement son heure. Il est dit que le numéro 69 portera bonheur. Est-ce vrai?


L'actuelle porte d'entrée de l'ex Maison RICARD.

Nous voilà devant le portail de l'ex Maison RICARD. Une longue histoire qu'il convient de raconter à nos enfants et petits enfants. De l'autre côté de la chaussée , l'immeuble du 54, rue Polignac, où nous habitions avec les Redjem et les Chouania. Au rez-de-chaussée, le local de feu Hamimi Mustapha, un virtuose des soirées mondaines et spécialiste des prestations de services et de location de micros, amplificateurs , haut-parleurs, chaises , etc...
"J'admire assis derrière un portail, ce reste de jour dont s’éclaire la dernière heure du travail." Victor Hugo.


L'ex banque de prêt sur gages

Elle étendra les pattes et occupera la ruelle qui la sépare de l'ex Maison RICARD et portera beaucoup plus tard l’appellation de B.D.L . Elle fait face à l'atelier de tôlerie de Mr SOUABER et au local de vulcanisation des frères Moh et Achour. C'est ici, que se trouvaient les Tanneries des peaux et cuirs d'Alfred Borgeaud. A l’étage supérieur , une belle villa avec une grande cour. C'est la propriété des Daïk. On y accède en empruntant les marches d'un escalier qui mène tout droit au 1,rue du Pilon d'or. (année 64).






Ain-Taya arrêt sur images

LE CHALET NORMAND au coucher du soleil.
A la gauche de celui-ci mais cachée, l’ex propriété des Artand. Cette végétation luxuriante aurait inspiré sans doute Rudyard Kipling à s’exiler ici.

L’EX EGLISE DE AÏN-TAYA – aujourd’hui salle de boxe.
Tu t’appelles Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église. Quant au presbytère de Mr le curé inutile d’en parler.

L’HISTORIQUE VILLA ZEVACO.

Aujourd’hui elle abrite un centre de rééducation pour enfants inadaptés. Au bas de l’emblème national, on voit apparaître sur l’enseigne les caractères de « Zarzouria » ce qui signifie « Tout ceux qui s’apparentent au plumage des étourneaux (Zarzours). Non loin de là, les ex terres de Mercadal et de Pierrot Villa surnommées en ce temps là en arabe « Haouch Belaredj » ou « Enclos des cigognes ». C’est dire que les cigognes sont passées par là. Elles sont passées par là.


LA CHARMANTE VILLA ZEVACO ou l’oubliée de venise.
Salut ! Bois couronné de restes de verdure (titré d’une récitation)


LE SQUARE DE AÏN-TAYA.
Cette fois, je ne parle pas au risque de provoquer un cataclysme


LE SQUARE DE AÏN-TAYA.
Toujours aussi beau.



LA VILLA SERGENT – à A la droite de celle-ci l’ex villa des Anglade où Jules Roy écrivit en 1963 quelques fragments de son roman « les cavaliers du soleil ». Elle fut depuis bien longtemps la propriété de ………….

LE CHALET NORMAND - Vue sur le côté latéral- 
On voit apparaître le portail des Benéjan. On aurait dit ces beaux chalets suisses qui vous interpellent pour fredonner ensemble la chanson « il y’a le ciel, le soleil, la mer »


LA VILLA RICCI

Ces palmiers font ombrage à l’ex villa Ricci.
Chaque palme, chaque feuille transportent avec elles un nom, une mémoire, une histoire. A la gauche de cette immense propriété, l’ex villa des Dupepet - aujourd’hui pouponnière -. A la droite cette fois, l’ex villa des Benéjeam.
Mr Elian Gachet, dites à Mme Ricci – hélàs décédée – que les végétaux qu’elle a plantés avant son départ en 64 ont germé haut et fort et qu’elles ont donné des petits qui aimeraient bien la revoir. Elle y insistait.


LE CHALET NORMAND.
Cette fois, c’est l’illustre auteur des « contes barbares » Leconte De Lisle qui aurait aimé en faire de ce lieu son école parnassienne. Lui qui aimait tant le confort des vérandas.